Fiche technique :
Titre : Rainbow Warriors
Auteur : Ayerdhal
Éditeur : Au diable Vauvert
Nombre de pages : 523
Prix : 20 €
Résumé :
Mis à la retraite sur requête du bureau ovale, le général de division Geoff Tyler se voit proposer par l'ancien secrétaire général des Nations Unies de prendre la tête d’une armée privée financée par des célébrités de toutes obédiences.
Objectif : renverser le dictateur d’un État africain et permettre la tenue d’élections en bonne et due forme. Ses moyens : l’argent n’est pas un problème. Son effectif : un encadrement d’une centaine de professionnels et 10 000 soldats dont il faut parfaire la formation.
Jusqu’ici tout va bien. Il y a toutefois un détail.
Cette armée est presque exclusivement constituée de LGBT. Lesbian, Gay, Bi, Trans.
Un thriller passionnant par un Ayerdhal maniant comme jamais humour et impertinence politique.
Je lis très peu de romans destinés aux adultes (je préfère en général les ouvrages jeunesse ou YA), mais le thème de celui-ci me plaisait et je n'avais jamais lu aucun roman d'Ayerdhal, donc j'étais curieuse de voir ce que cela allait donner.
Si la plume est sans conteste maîtrisée (vu la ribambelle de prix gagnés par l'auteur par le passé, je n'en attendais pas moins), j'ai été déroutée par la découverte de nouveaux personnages encore et encore au fil des pages. Au bout d'un moment, j'ai décroché, ne sachant plus vraiment qui était qui. Il me fallait trois ou quatre pages dans chaque nouveau point de vue pour me rappeler "c'est qui celle là, déjà ?" et, du coup, je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages et à ce qui pouvait bien leur arriver. C'est dommage car, je le dis une nouvelle fois, la qualité de l'écriture était propre à me faire verser ma petite larme au bon moment, mais je sens bien que j'aurais pu être happée par cette histoire si le nombre de personnages principaux avait été un peu plus réduit (sans spoiler, le petit groupe de la fin m'aurait suffit).
Ce qui ne m'a pas non plus aidé, c'est que cette vingtaine de personnages principaux ont un peu tous la même personnalité : ils sont badass. Alors, OK, il y a le général Badass qui crache sur les tombes de ses soldats morts au combat, il y a la latina Badass qui peut tuer tout le monde en clignant des cils, la sniper Badass qui touche sa cible à 3km sans bon angle de vision, la guérisseuse Badass qui a tout compris à la vie et te fait plier les genoux sur un simple froncement de sourcils, sans oublier le politicien Badass qui comprend plus vite que tout le monde... en surface, ils sont très différents. En creusant un peu, ils sont tous super forts, géniaux, et ils se parlent à demi-mot ce qui laisse un peu le lecteur sur le carreau ("dites, les gars, vous m'expliquez à moi ? Parce que là, j'ai du mal à suivre !"). Vous me direz, non, il y a aussi "le jeune gay efféminé qui n'est pas du tout badass, lui !". Oui. Sauf que c'est un badass de l'esprit, tellement il a des idées géniales qui peuvent sauver le monde et en plus il s'adapte en claquant des doigts, plait à tout le monde, et qu'on a juste envie d'aimer. Les personnages de losers ou d'imbéciles sont de toutes façons mouchés et/ou vaincus par nos héros badass donc ils ne comptent presque pas.
Au niveau de l'histoire en elle-même, le pitch de départ (créer une armée de LGBT pour faire un coup d'état dans un pays africain) donnait l'impression que la majorité de l'intrigue tournerait autour de la création de l'armée en elle-même et de ses difficultés. Bon, ça prend effectivement la moitié du bouquin, mais je pensais que le coup d'état serait le temps fort de la fin, or, quand on le voit arriver au milieu, on se demande ce qui peut bien se passer après (ce qui peut donner une certaine impression de longueur à venir, mais, sur ce coup-là, c'est peut-être parce que je n'étais pas vraiment attachée aux personnages).
Je trouve que tout l'aspect LGBT n'est utilisé que comme background de personnages et/ou pour faire faire des blagues dans des dialogues (le 4ème de couv' parle "d'humour", mais bof, ce n'est pas un roman drôle : c'est un roman où, des fois, les personnages font des blagues entre eux pour détendre l’atmosphère. Idem pour le mot "thriller", d’ailleurs : ce n'est pas un thriller, c'est un roman de guerre et de politique où, des fois, on se demande ce qui va se passer, mais on est loin du thriller haletant sans temps mort).
Alors, c'est sûr, avoir 90% de personnages LGBT, c'est super, ça permet de montrer plein de nuances, d'histoires personnelles, et d'éviter les a-priori, dans un côté militant pour l'égalité, tout ça... mais j'ai un goût de trop peu sur ce point par rapport à la promesse faite avec le pitch.
J'ai tout de même apprécié les noms de "personnalités du monde réel" qui, déformés, étaient suffisamment reconnaissables pour se créer une image mentale : une aide bienvenue dans cet océan de personnages. L'immersion en Afrique fonctionne bien, on sent un vrai changement entre avant (préparatifs) et après (sur le terrain). Certains messages politico-poétiques de l'auteur passent bien (on les voit, mais ils sont bien amenés ce qui ne fait pas grincer des dents en ayant l'impression qu'on nous fait la morale ! Un exercice difficile vu les thèmes).
Bref, je suis mitigée sur cette lecture. Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, mais je pense que, d'une manière générale, ce roman n'était pas un roman pour moi.
J'ai beaucoup aimé ta chronique que je me suis permis de citer dans la mienne
RépondreSupprimerhttp://leslecturesdecyril.blogspot.fr/2014/09/raimbow-warriors-ayerdhal.html
Merci beaucoup ! (je rejoins effectivement ton avis).
RépondreSupprimerPS : Math te remercie aussi pour ton commentaire qui nous motive pour alimenter un peu plus le blog !